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  13 Compostelle (14)  15

          24 Juin ........................................Ribadeo - Lourenza
photo246 ruines de Ribadeo
 
Cette nuit j'ai monté la tente à l'extèrieur près du refuge , je n'en peux plus de dormir dans des espaces aussi confinés .
Nous quittons enfin la nationale sur laquelle nous marchions depuis trois jours...ouf !!
Nous cheminons enfin (pour l'instant) sur un vrai chemin.
Ce matin je n'avais plus d'accouphènes , mais ils sont réapparus après le repas .
     
     
Cette première étape en Calice est vraiment très agréable .
Aujourd'hui , pour la première fois , deux espagnols essaiseront d'engager la conversation .


photo 247 refuge de Lourenza
     
A l'albergue de Lourenza , nous retrouvons les deux pélerins français rencontrés il y a deux jours à La Caridad
et avec lesquels j'avais sympathisé .
Un peu embarassé pour me présenter la chose , ils se proposent de participer financièrement à la poursuite de notre voyage .
Je suis fauché , je n'ai plus un rond ...et j'accepte.
L'un deux avec lequel j'aurai l'occasion de discuter longuement , lors d'une prochaine rencontre , est en train de vivre une compléte remise en question de lui-même.
Il s'interroge sur sa vie et sur les valeurs qui ont motivés ces choix de vie ...le chemin de Compostelle est une métaphore du chemin qu'il est entrain de faire en lui .
Je lui souhaite de trouver la paix , car j'ai perçu en lui un homme sensible et sincère .
     
         25 Juin .........................................Lourenza - Abadin (Gontan)
     
A Lourenza , ce matin encore ,  c'est nous qui fermerons les portes de l'albergue .
Peu après le départ je me perds , alors que Lison marche devant .
Finalement , le chemin que j'emprunte se trouve être un grand raccourci , et je me retouve devant elle , sans qu'elle le sache .
Lison qui me croit derrière s'arrête pour m'attendre .
Ne me voyant pas venir elle se décide quand même à avancer.
   
photo 249 entre Lourenza et Gontan
photo 252 grenier à grains
   
Ce soir je me coucherai très tard .
Je reprends la conversation engagé hier avec un des pélerins français .
Nous discuterons entre autres de la notion de hasard , nous parlerons des synchronicités, et du pourquoi le hasard n'existe pas réellement ... ce qui est vrai transcende le temps et l'espace , qui ne sont en fait que les illusions .

Ce soir aussi , même rengaine , les fenêtres du dortoir sont fermées .
J'en ouvre une , mais les stores sont bloqués ... impossible d'avoir de l'air.
     
         26 Juin .........................................Abadin - Villalba
   
Je ne vous dis pas qui ferme l'albergue ce matin !
Nous nous mettons en route , Lison marche devant .
Un kilomètre plus loin , nous aboutissons sur une route nationale ... perdus !
Peu de temps après un autre pélerins arrive au même endroit .... perdu lui aussi.
Lison et lui décide de poursuivre sur la route pour essayer de retrouver le chemin plus loin .
.
photo 253 cloture en pierres
photo 251 refuge de Gontan
   
Ce scénario paresseux ne me plait pas , je prèfère rebrousser chemin pour essayer de retrouver un sentier que nous avons forcément manqué .
Dans ce secteur le camino est très bien balisé, et nous avons surement  loupé une balise .
Je reviens donc sur mes pas , et en effet , 500 métres plus loin je retrouve la borne , parfaitement visible sur le bord de la route.
     
   
Je me demande comment il est possible que nous ne l'ayons pas vu .
En arrivant à l'albergue le soir nous constaterons que tous les pélerins partis ce matin là ce sont trompés de direction à cet endroit .
En tout dix personnes parties séparément , marchant seules ou à deux .
Nous sommes cinq à avoir rebroussés chemins et à avoir pu constater que la borne indicatrice était bien là , à la bonne place ...et parfaitement visible .
Aujourd'hui il a plu toute la journée , et nous avons marchés dans la boue et sur les chantiers de la nouvelle autoroute .

Nous avions prévus une étape plus longue...ce sera pour une autre fois.
Ce soir , vraiment  je suis mal  . Sandra vient se coucher près de moi , c'est si agréable...et si douloureux à la fois...les émotions arrivent , c'est une grande vague qui me submerge .
Tout me semble fou...le monde est une immense folie , et dans ce monde fou, je me sens le roi des fous . Et puis cette drôle d'impression d'être si fort et si faible à la fois ....!
Il faut que je me lève et que je m'isole , car les eaux intérieures débordent maintenant .
Plus tard  je reviendrais me coucher , mais sans trouver le sommeil .
J'ai perdu mes repères et mes ancrages et je suis comme la feuille d'automne qui tourbillonne au grè des caprices du vent....
Si je ne peux pas gérer les turbulances , alors il faut que je navigue dans des endroits paisibles...fuir les tempêtes , mettre de la distance entre moi et ce qui me trouble ....marcher , marcher , marcher....
     
          27 Juin..........................................Vilalba - Baamonde - Après Miraz
   
Ce matin , je suis fatigué , mais je ne veux pas rester ici plus longtemps , il faut que je parte .
J'abandonne Lison qui dort encore , elle fermera les portes sans moi , car je veux mettre de la distance entre moi et celle qui éveille en moi des sensations qui provoquent en mon coeur une débacle émotionnelle , qui pour l'instant n'est pas gérable .
     
photo 254 albergue de Baamonde
phto 256 mon bivouac seul
 
Arrivé à l'albergue de Baamonde , j'attends Lison.
J'aimerai bien marcher encore pour aller à l'albergue suivante.
D'habitude je prends une ou deux photos par jour , mais hier et aujourd'hui je n'y ai pas pensé.

Cà fait trois heures que j'attends Lison...j'en ai marre de ces après midi d'attente .
   
     
Je prends la décision de continuer seul . Quand elle arrivera j'irai faire quelques courses , puis je poursuivrai ma route ....direction Sobrado .
Après trois heures de marche , j'installe mon campement dans un prè isolé et à l'abri des regards .
Je suis à la fois bien et mal . Bien , parce je me sens tranquille ici , et mal parce que je ne voyais pas les choses évoluer de cette façon .
Je me demande comment je vais pouvoir gérer mes émotions par la suite , sincérement je suis dépassé....la solitude est immense , comme un goufre sans fond à l'intérieur de moi !
     
          28 Juin..........................................Après Miraz - Sobrado - Arzua
 
Je pars de bonne heure ce matin et je marche jusqu'à Arzua .
Je ne compte plus les kilomètres , çà me fait du bien de marcher et de faire des étapes de 40 ou 50 kilomètres.
A Arzua , par aquis de conscience je vais visiter l'albergue communale , qui se trouve être déjà au complet .
J'y retrouve une pélerine Tchèque , championne de natation , avec laquelle j'ai
   
photo 257 entre Miraz et Arzua
photo 259 monastère de Sobrado
   
eu l'occasion de discuter un peu , auparavant,  puis je me mets en quête d'autre chose .
Je rencontre en chemin une dame espagnole qui vit en france et qui ne revient en Espagne que pour les vacances.
Nous bavardons un peu et je lui explique ma situation , et sur ce intervient un autre espagnol habitant Arzua .
Pour ce que j'en comprends il me propose un hébergement , et se propose de me conduire.
Dans ma naiveté , je crois qu'il m'emmène chez lui , et qu'il me propose l'hospitalité ... me disant qu'au moins celui ci me ferait mentir quand je disais que le sens de l'accueil spontané et généreux n'était pas très développé en Espagne .
Et c'est comme çà que je me retrouve dans une albergue privée .
   
   
 A Arzua , le Camino del norte et le Camino frances se rejoignent et le chemin devient une source de profit encore plus alléchante.

Ici je ne dormirais même pas bien .
Un groupe de pélerins s'attarde à discuter en parlant fort et en s'exclaffant toutes les dix secondes.

Demain j'essaie d'aller jusqu'a Santiago !
     
photo 258 tous les chemins ...
          29 Juin.........................................Arzua - Santiago 
photo 260 Santiago au bout du chemin
   
J'ai quand même  fini par dormir un peu .
Au petit matin je pars au chant des oiseaux.
Je reste sur la route principale . Je rumine des idées noires , j'ai hâte d'arriver .
Ce chemin n'en finit pas , à chaque côte j'espère voir enfin dans le lointain la ville de Santiago .
Un fois , dix fois , vingt fois mes espoirs sont déçus .
Aucune journée ne m'avait encore semblé aussi longue .
     
 
Quand j'arrive enfin à Santiago , je perds le fléchage , histoire de faire un ou deux kilomètres de plus .
J'atterris par hasard au monastère des pères Machin qui fait albergue pour pélerins .
Je me dis que j'y reviendrais dormir, car , pauvre de moi , infatiguable rêveur , je m'imagine que c'est une albergue "donativo".
Ainsi je me rends à la cathédrale pour faire quelques photos , puis je reviens à
   
photo 261 la Cathédrale
photo 262 moi devant la cathédrale
 
l'albergue, pour y apprendre que le prix est de 20 euros la nuit ....là je dis non !
Je préfère dormir dehors , même sur un banc .
Pas très loin , il y a un grand parc , j'attends un peu , puis finalement je m'allonge et je m'endors .
Quand je me réveille et que j'ouvre les yeux , il y a , debout devant moi, une belle jeune fille qui me regarde sans bouger , on se regarde un moment , puis elle me fait un
   

grand sourire et s'en va sans rien dire . Je reste interloquer , d'autant plus que j'ai vécu la même chose il y a deux jours .
Sincérement , je me demande ce que des jeunes filles de 20 ans peuvent trouver d'attendrissant à contempler un vieux singe comme moi entrain de dormir...pourvu que je ne leur fasse pas penser à leurs grand-pères !... Enfin tout de même, on n'embrasse pas son grand-père sur la bouche !
J'ai repèré dans le parc un endroit plat à l'abri des regards ... celà fera un bon emplacement pour monter la tente .
Quand j'ai fini , je vois arriver un jeune homme et une jeune fille , portant des cartons .
Je les regarde aménager une petite cabane , et j'en déduis qu'ils se construisent un petit nid d'amour...je trouve celà attendrissant .
Mais , pauvre vieux, toujours entrain d'idéaliser...nos deux jeunes, que je croyais être des tourtereaux , sont simplement venus s'installer ici , dans cet endroit discret , pour sniffer je ne sais quelle cochonnerie ....le plaisir et le joie est là à portée de leurs mains , gratuit et source de vie , et ils prèférent s'envoyer en l'air avec une salopperie qui leurs coutent une fortune et qui les détruit à coup sur .
Quand au bonheur que celà leur procurera , il est très relatif , car je les vois peu de temps après se disputer , s'injurier, et même se bousculer.
Pauvre monde !!
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          30 Juin.........................................Santiago - Fisterra
photo 263 cap Fisteria
 
Ce matin je prends le bus pour rejoindre Fisterra .
J'aurai pû m'y rendre à pieds , mais quelque chose me dit qu'il me faut faire une "cassure" entre le trajet Veslud - Compostelle et Fisterra .
A Fisterra j'ai l'intention d'épandre dans la mer une partie des cendres de Michèle que je transporte avec moi depuis Captieux.
C'est autre chose , un autre rythme!
     
   
Le voyage en bus nous prendra quand même trois heures , c'est une sorte de pause , comme un tiret ...il y a le voyage à pieds , puis il y a "çà"!

Quand nous serons arrivé à Fisterra les choses vont aller très vite , et se faire tout naturellement comme si tout était orchestré d'avance...je le sens et je me laisse porter par les circonstances .

A l'arrivée je rencontre une jeune femme qui comme moi cherche une albergue pas trop chère .
Sa compagne étant fatiguée , elle accepte volontier de m'accompagner seule au cap finistère .
En chemin nous discutons un peu , de chose spirituelle....de la vie et de la mort .
   
photo 264 la mer 1
photo 265 la mer 2
 
Je pense que je peux lui expliquer ce que je suis venu faire  ici , et mieux, lui demander son aide .
Elle accepte de prendre les photos et surtout de descendre avec moi la falaise rocheuse...ce qui n'est pas sans risques , mais je sens qu'elle me fait confiance et que je peux compter sur elle ...malgré un grand serpent qui se faufilera entre ses pieds dès les premiers pas .
   
photo 266 la mer 3photo 267 la mer 4
 
Tu aimais nager dans la mer et les vagues...c'était ta façon d'honorer la vie ... tu y vis désormais !
   
photo 268 la mer 5
     
Aujourd'hui , je me sens plus calme , la tension est redescendue , j'ai accompli ce pour quoi j'étais venu , même si celà n'a pas été facile .
Je formule le voeux que le dernier souhait de Michèle , et ce pourquoi peut être elle est partie , soit exhaucé .... 

Demain je retourne à Santiago , ou j'espère retrouver Lison .
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