24 Mai
.......................................La Bastide-Chalosse - Orthez |

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Il a plu cette nuit ..... la tente c'est bien comportée.
C'est une petite tente deux places qui ne pése que deux kilos , mais
qui donnera entière satisfaction jusqu'au bout du voyage .
Au
moment de partir la pluie se met à tomber , je crois que nous allons
devoir marcher sous la pluie ...nous sortons les ponchos , pour
finalement les replier presque aussitôt , il ne pleuvra pas .
Nous attaquons quelques belles grimpettes , avant d'entrer dans le
Béarn.
L'arrêt pique-nique se fera à Sault .
Aujourd'hui
c'est dimanche , il n'y a pas de commerce ouvert et nous devons entamer
nos réserves , en espérant que lundi nous trouverons en route une
épicerie pour nous approvisionner.
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Nous
terminons la journée à Orthez, ou nous trouvons l'Hotel de la
lune, tout à fait par hasard .
La gardienne en sort juste au moment ou nous passons devant la petite
porte sans la voir , et nous interpelle .
L'hotel
de la lune n'est pas un hotel , c'est le nom d'un petit refuge ...un
des rares à trouver grace à mes yeux , parce qu'il est à dimension
humaine .
Ce soir nous sommes avec Robert et Evelyne, deux pélerins
bien sympathique qui font le même chemin que nous...enfin je veux dire
qu'ils en ont la même conception .
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Ce soir c'est Robert qui fait la cuisine pour tous .Il nous régale de
riz et
de chorizo .Il nous explique qu'il
en a toujours un peu dans son sac , et qu'il sait accomoder le chorizo
à toutes les sauces.Sa
simplicité , son naturel et son humanité en font un agréable compagnon
de voyage , dont je regretterais bientôt la présence , car il a
l'intention avec Evelyne d'emprunter le Camino Francès , alors que nous
nous irons à Santiagio par le Camino del norte .
Evelyne aussi est très sympa ...c'est une mère poule pour Lison ,
qu'elle a prise sous son aile .
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Robert
contemple dubitatif mes sandales de marche .
Il
a pas mal bourlingué , mais que l'on puisse marcher durablement avec çà
sur tous les chemins de boue ou de cailloux en portant un sac de plus
de 20 kg , çà le laisse rêveur .
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25 Mai
......................................................Orthez -
Sauveterre |
C'est une journée qui s'annonce sous le signe de la pluie .
Pluie battante ....vive le poncho.
Ces
ponchos que j'ai payé très cher , Michèle avait un peu grincé des dents
en en découvrant le prix , mais je n'ai pas de regret, ils sont
vraiment très bien fait , très résistant , et , je ne sais pas
pourquoi, il n'y a pas de condensation à l'intérieur .
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Ce
qui intéresse Lison sur le chemin, ce sont surtout les animaux, les
petits chats , les petits chiens, les petits veaux , les petits
poulains , les petites chêvres , etc ...
Cette fois elle a adopté
un chien , qui nous accompagnera un bout de chemin ...mais il faudra
bien se résoudre à le renvoyer chez lui.
Nous cheminons sur des petits chemins détrempés par les abondantes
averses.
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Nous finissons la journée sous des trombes d'eau .
Nous
marchons en fin d'étape avec Robert et Evelyne qui souffre tellement
dans ses chaussures qu'elle décide de les enlever pour marcher en
chaussette ..
Dans l'état ou nous sommes , nous devons avoir aussi fière allure que
les soldats de Napoléon lors de la retraite de Russie .
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Nous camperons au camping de Sauveterre, ou Robert a aussi négocier le
prix pour nous.
Ce
soir j'aurai le temps de discuter un peu avec lui , c'est vraiment un
chic type , qui a déjà pas mal roulé sa bosse , notamment dans la
cordillère des Andes .
Sur la photo il me fait penser à un personnage d'Astérix .
Photo: au centre Robert , à droite Evelyne .
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26
mai......................................................Sauveterre -
Saint-Palais |
Ce matin nous quittons Robert et Evelyne .
Nous
avons réussi à la convaincre de faire soigner son pied avant de
repartir , en effet elle a un orteil qui a doublé de volume , et qui
est infecté.
Robert l'accompagne voir un médecin .
Nous ne les
reverrons plus , car dès la prochaine étape (St Palais), nos routes se
séparent pour ne se rejoindre qu'un peu avant Santiago .
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Nous
partons donc pour St Palais par la route. Les chemins sont devenus
impraticables après la pluie ...la région est vallonnée et le sol
glaiseux .
Nous partons sous la pluie et enfilons nos ponchos dès le départ .
Ce midi nous nous abritons sous les arches d'un super-marché en
attendant l'ouverture.
Lison en profite pour faire un somme.
Enfin je peux acheter un plat de crudité .
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Nous
repartons , toujours sous la pluie .On nous avait promis une
amélioration du temps, mais il fait toujours aussi froid et je ne suis
pas suffisament couvert . Je suis un peu fatigué et je prends froid
.J'ai
un peu mal au dos , il faut absolument que je me repose .
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Nous allons à Saint-Palais , au refuge des franscicains ou nous
bénéficions d'une chambre pour deux pour 14 euros .
L'endroit
est bruyant car certains pensionnaires discutent et s'esclaffent sans
retenus et sans soucis de ceux qui voudraient se reposer .
Je m'allonge , même si je ne peux pas dormir , celà repose au moins mon
dos .
J'ai toujours des accouphènes.
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27
Mai................................................Saint-Palais -
Bonloc |
J'ai eu froid hier en attendant l'ouverture du super-marchè ....mal au
dos + grosse fatigue, j'ai dormi 14 heures d'affilé .
J'espère que la machine va bien vouloir se remettre en route sans trop
de difficultés .
Ce matin le soleil brille , c'est déjà çà !
Aujourd'hui
nous quittons le chemin de Vézelay qui aurait dû nous conduire à St
Jean pied de port , et nous rejoignons le Camino del norte via Hendaye
par la route .
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Le paysage est joli , Michèle aurait aimè.
Mais
celà me fait penser à l'Indre et la Creuse , région de paturage ....
tout
est pâture, pas de pelouse , pas le moindre petit coin d'herbe qui ne
soit clôt .
Pas , non plus, de village , les maisons sont disséminées dans la
campagne .
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On
ne rencontre d'ailleur pratiquement personne et les
gens sont indifférents, personne autour des maisons dans les
jardins....non ici tout le monde est sur la route , tout le monde est
occupé ....pressé .
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28
Mai................................................Bonloc - Col de
Pinodiéta - |
Nous avons campé dans un petit parc à Bonloc , il y a des toilettes et
un lavabo propre .
Ce matin il y a beaucoup de rosée .
Une fois la tente repliée et tout le matériel rangé dans les sacs ,
nous partons pour rejoindre Hasparren .
Toujours
autant de circulation , comme si tous les habitants vivaient dans leurs
voitures...et les routes sont petites et souvent sans bas-côtés .
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Nous vivons
dangereusement sur cette partie du trajet . Il nous faut à la fois
surveiller les camions qui arrivent devant et ceux qui arrivent par
derrière , car quand deux d'entre eux se croisent à notre hauteur il
faut se dépècher de grimper dans le talus .
Au dessus et à
gauche , deux photos que j'ai prises en pensant à Jacques, notre ami
qui fait de si belles photos et dont le regard sait si bien saisir la
beauté de l'instant et l'insolite .
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Maintenant
que nous marchons depuis plusieurs jours , et que nous sommes un peu
rodés , mon esprit se trouve libéré des préoccupations matérielles
immédiates...celà laisse maintenant le champs libre à l'émotionnel ,
qui m'envahit par vague et me submerge par moment .
Je pense à tout
ce qui nous arrive , je me dis qu'il faudrait témoigner ...il faudrait
aussi secouer se monde endormi par les maléfices de mercantis...je
pense au caducée de Mercure.
Et ces accouphènes qui n'en finissent
pas , s'ils sont la manifestation de ce que l'on ne veut pas entendre ,
je me demande ce que je ne veux pas entendre....dois je accepter
l'inacceptable .
Aujourd'hui il fait beau , je ne suis ni gai ni triste...je me dis que
Michèle aurait aimé cette règion .
Je me sens vide et las et pendant ce temps j'ai les oreilles qui
sifflent .
Je suis étranger au monde , comme un spectateur , une brindille sur
l'eau de la rivière qui regarde passer la rive .
J'ai
une phrase en tête : "Descendre à Compostelle" ; "Des cendres à
Compostelle" ....je ne le sais pas encore mais elle deviendra bientôt :
"De Sandra Compostelle".
Je sais que ne n'arriverais peut être jamais à comprendre , peut être
n'y a t-il rien à comprendre d'ailleur !
Nous
avions encore tant d'amour à nous donner , tant de bonheur possible à
être simplement ensemble , se réjouir des mêmes choses , des mêmes
instant , tant de pas à emboiter les uns dans les autres .
Accepter
l'inacceptable , je n'ai jamais su faire çà ! Accepter la perte de sens
, c'est accepter un monde vide .... accepter le désespoir !
Mais quels choix ai je ?
C'est celà ou l'enfer , c'est celà ou la colère ..... c'est celà ou la
mort !
Ce soir nous campons au col de Pinodiéta dans un prè . On a mis du
temps pour trouver cet endroit
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29 Mai
.........................................Col de Pinodiéta - Herboure |

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Nous
avons planté la tente au bas d'une colline dans un endroit humide , et
ce matin il y a beaucoup de rosée , il faudra s'arrêter dans la journée
pour la faire sécher .
Toujours énormèment de circulation , sur ces petites routes sans
bas-côtés ou les voitures et les camions roulent très vite.
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Maintenant il fait vraiment chaud.
Nous attaquons le col de St Ignace.
Vers
14 h 30 nous faisons une pause dans le parc .C'est un endroit
touristique ou il y a un petit train à crémaillère qui ballade les gens
dans la montagne .
Lison s'achéte un chapeau...un peu tard car le soleil lui a déjà grillé
les joues.
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Petit moment de détente , Lison sème à tout vent.
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Ce
soir nous campons à Herboure à une dizaine de kilomètres d'Hendaye .
Lison s'offre un repas pizza et profite de la piscine du camping.
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30
Mai...........................................Herboure - Irun |

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Nous partons pour Hendaye , on je compte bien m'alléger en renvoyant
quelques affaires.
Voyant
que nous n'aurons pas le temps d'arriver à l'heure , je propose un
petit détours ver Urugnes , un village ou il y a aussi une poste.
Mais pour Lison c'est trop , çà dérégle ses plans.
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Je n'insiste pas
....demain c'est dimanche, lundi c'est férié et après nous serons en
espagne ou nous ne savons pas quand nous pourrons expédier les affaires
en trop.
Conclusion pendant plusieurs jours il va me falloir porter un sac
beaucoup trop lourd.
Finalement nous irons à Irun , départ de la première étape espagnole.
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Aujourd'hui , première tentative de communication avec les espagnols
qui se montrent particulièrement empressés à vouloir rendre service.
A
notre première question pour trouver notre direction , nous nous
retrouvons avec quatre personnes qui veulent tous nous guider,
malheureusement sans être d'accord entre elles....une belle cacophonie.
Ce soir Lison est partie coucher de bonne heure , elle n'a pas l'air en
forme, je pense qu'elle a un peu de fièvre.
Cet après midi elle a voulu boire un yop, et aussitôt elle a eu très
mal au ventre.
Nous sommes donc à Irun dans un refuge espagnol de trente places.
L'hospitalière parle français , ce qui simplifie bien les choses pour
l'instant.
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31 Mai
.............................Irun - Dans un bosquet 40 km plus loin . |

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Dormir en ville dans la lumière et le bruit ce n'est pas top !
Ce matin je me lève de bonne heure, j'en ai marre de rester au lit à
attendre.
J'ai été piqué à la cuisse par une bestiole...je ne sais pas ce que
c'est.
J'attends
la venue de l'hospitalière qui doit nous servir le petit-déjeuner à 7 h
....je ne sais pas l'heure qu'il est , je n'ai pas de montre.
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Depuis que je me suis
levé le dortoir s'anime, j'espère qu'il n'est pas trois heure du matin
et que je n'ai pas provoqué un réveil prématuré des autres pélerins.
En m'auscultant je constate que j'ai trois belles piqûres...Lison aussi
a été piquée ainsi que d'autres personnes.
A midi nous traversons un bras de mer avant San Sébastian sur un petit
bateau (photo au dessus).
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Sur le bord de mer il fait froid et le vent souffle...il faut se
rhabiller.
Mon interprête a du mal à se lancer, il faut que je la pousse...s'en
suit un moment de mauvaise humeur.
Une glace au chocolat détendra un peu l'atmosphère.
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C'est une
journée de fou, nous faisons environ 40 km avant de trouver un endroit
improbable pour installer la tente.
Une
personne rencontrée en chemin nous avait conseillée un emplacement à
5km, mais les kilomètres défilent et on ne trouve rien .
On décide
de grimper une dernière côte avant de se résigner à dormir comme on
pourra sur le bord du chemin, car tout autour ce n'est que buissons
épineux et rochers .
Arrivé en haut je vois un petit bosquet et je
pars inspecter les lieux ...c'est bien l'endroit que l'on nous a
recommandé , il y a juste un petit carré d'herbe plat pour poser la
tente ...ouf !
Il est 22 h quand on peut enfin se glisser dans nos duvet...c'est une
chance car la nuit promet d'être froide.
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